Paul Valéry et la créativité

Peut-être avez-vous admiré les mots de l‘écrivain Paul Valéry, en lettres d’or sur le fronton du Palais de Chaillot face à la Tour Eiffel :

« Tout homme crée sans le savoir
Comme il respire
Mais l’artiste se sent créer
Son acte engage tout son être
Sa peine bien-aimée le fortifie »

Tout le monde crée, parce que l’intelligence et la créativité s’expriment spontanément, naturellement à travers chacun, à travers nos pensées, nos paroles et nos actions. Bien sûr, chacun crée différemment, et certains sont plus créatifs que d’autres. Le processus créatif est plus vivant, plus ample, plus intense, plus puissant, en un mot plus conscient chez l’artiste, remarque Paul Valéry.

Mais pourquoi cette idée de « peine ?» On aimerait penser que Valéry utilise le mot peine simplement comme synonyme de travail, mais quel artiste considérerait sa vocation comme une « peine ? »

On pense souvent aujourd’hui que la souffrance est le moteur principal de la création artistique. Quelle tristesse ! Si l’art a parfois une dimension psychothérapeutique et permet d’exprimer des misères refoulées, devenant ainsi instrument de guérison, si certains grands artistes ont effectivement beaucoup souffert dans leur vie, faut-il en déduire qu’il faut cultiver la souffrance ( « peine bien-aimée ») pour devenir ou rester un véritable artiste ? Forts de cette croyance, certains artistes pourraient se méfier de la pratique de la méditation qui dissout le stress et rend plus épanoui, plus équilibré : « vais-je perdre ma créativité si je renonce à ma souffrance ? »

Cette crainte est sans fondement. Vincent Van Gogh par exemple a certes été malheureux, mais son art était probablement pour lui le moyen de transcender la souffrance — lorsqu’il peignait, il oubliait sa misère et s’ouvrait à une dimension plus profonde, plus universelle de lui-même. S’il avait été plus heureux, il n’en aurait pas été moins talentueux ; peut-être même aurait-il été encore meilleur. Devenir plus épanoui, plus créatif, plus ouvert au flot de la vie ne peut qu’aider l’artiste. Son œuvre deviendra l’expression de sa plénitude, de son harmonie, de ses perceptions plus riches et plus subtiles.

Tant d’artistes l’ont compris et pratiquent la technique de Méditation transcendantale pour s’ouvrir à la source de la créativité, pour augmenter leur capacité consciente, pour se libérer du stress, du trac, des doutes, pour se mettre en harmonie avec la nature. « Transcender, » aller au-delà des limites de la pensée conceptuelle et s’ouvrir à l’énergie créatrice, voilà qui ne peut qu’aider chacun d’entre nous dans la vie qu’il crée au quotidien, minute après minute.

LS

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